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La matière n'existe pas ?

Vous voulez rire ?

Je ne crois que ce que je vois !


Il y a bien longtemps que l’argument « Je ne crois qu’à ce que je vois » n’a plus cours. Nous savons combien les témoignages des sens sont trompeurs.


Si quelqu’un « ne croit que ce qu’il voit », alors la lune a pour lui la taille d’une pièce d’un centime, le soleil tourne autour de la Terre (et non l’inverse). Et il ne sera jamais assez fou pour monter dans un train. Car tout le monde peut constater – peut voir de ses yeux - que les rails sur lesquels ce train est engagé se rejoignent à l’horizon. C’est le déraillement assuré !


La matière n’a qu’« un certain degré » de réalité


La question devient plus délicate quand nous lisons, dans des textes spirituels d’orient et d’occident, des expériences telles que celle relatée par saint Benoit : 


« … Alors que les disciples dormaient encore, l’homme du Seigneur, Benoît, veillait déjà, prévenant l’heure de la prière nocturne. Debout devant sa fenêtre, il priait le Seigneur Tout-Puissant, quand soudain, à cette heure de nuit, il vit fuser une lumière qui chassait les ténèbres et brillait d’une telle splendeur que sa clarté eût fait pâlir celle du jour. Tandis qu’il la regardait, quelque chose d’extraordinaire se produisit : ainsi qu’il le racontait plus tard, le monde entier se ramassa devant ses yeux comme en un seul rayon de soleil. »

(SAINT GRÉGOIRE LE GRAND, Vita sancti Benedicti, chap. XXXV, Migne (Patrologie Latine, t. 66, col. 198).


Lorsque je donne un coup de poing dans le mur, la matière me paraît bien réelle, concrète. Lorsque ma bibliothèque s’effondre sur ma tête, la matière me paraît bien substantielle.


Pourtant, si la « matière » possède un certain degré de réalité, sa « substantialité » a vécu. Il y a plus d’un siècle qu’elle est obsolète. Son côté massif, dur, tangible, n’est qu’une question de niveau de conscience, de point de vue.


Voici ce qu’en dit un auteur au fait des approches scientifiques contemporaines.


« Cette table existe, elle a l’air immobile mais elle est agitée. Les atomes qui tournent en dedans tournent très vite et si je ne passe pas à travers, c’est que les atomes qui me composent tournent à la même vitesse. Donc, ils se frappent de temps en temps et comme ils se frappent, j’ai l’illusion que cette table est solide. Mais s’il y en avait un des deux qui ne tourne pas à la même vitesse, je passerais à travers. Si moi j’étais un peu plus dense, ce monde serait de la fumée pour moi, si j’étais un peu plus subtil, c’est moi qui serais de la fumée pour ce monde.


La matière, c’est seulement une question de réglage. L’aiguille tourne pour faire la matière, mais si l’aiguille s’arrête, qu’est-ce que cela devient ? Je prends tous les atomes qui sont ici et je les arrête – j’ai un frein puissant quand même -  si je suis capable de le faire, ce n’est plus une table, c’est un tas d’atomes.


Vous me direz « les atomes ils existent toujours », mais personne n’a jamais vu un atome de sa vie. On en voit les effets, mais on n’a pas la moindre idée de ce que cela peut être. L’atome, c’est sans doute du rien qui bouge, c’est-à-dire que les composants de l’atome (un neutron, un proton, un électron) ne sont peut-être qu’un courant d’air.


Si j’arrête de le faire tourner sur lui-même, peut-être que s’il n’a plus de mouvement, cela devient ‘’rien’’ au niveau de la matière ou ‘’tout’’ au niveau de la Lumière. Rendre un corps parfaitement immobile, c’est une manière de le rendre lumineux. »


(Patrick Burensteinas, De la Matière à la Lumière, Le Mercure Dauphinois, Grenoble, 2009).